Overdose
Toute survenue d’un coma brutal avec myosis bilatéral, à fortiori chez un adulte jeune, doit faire évoquer le diagnostic d'overdose à l'héroïne, confirmé par un test à la Naloxone.
Cs pour
- coma profond aréactif, témoignant d’une hypoxie cérébrale : constitue une urgence extrême.
- Un myosis serré en "tête d’épingle" : ce signe peut-être absent avec la péthidine, lors de la prise associée d‘anticholinergique ou en cas d’anoxie cérébrale sévère.
- Une dépression respiratoire avec bradypnée < 14 /mn, cyanose en rapport avec l'hypoxémie. Risque arrêt cardiaque anoxique.
Dans les formes graves, le patient décède des conséquences d’une apnée prolongée.
A ces trois signes principaux peuvent s’ajouter :
· une hypotension
· une hypothermie
· une rhabdomyolyse toxique (par effet direct de l’héroïne ou à la suite d’un coma prolongé)
· un OAP
· enfin des convulsions non directement liées à l’héroïne mais aux impuretés qu’elle comprend.
latence de plusieurs heures entre l’ingestion du produit et l’apparition des premiers symptômes. La demi-vie longue de la méthadone (24 à 36h) nécessitera une prescription et un suivi de plus longue durée que dans le cas de surdose par héroïne.
tableau clinique particulier où les convulsions sont fréquentes de même que le risque de collapsus cardiovasculaire.
(association héroïne+strichnine) le risque de convulsions +++ répondent bien à un traitement par diazépam.
CAT
- (stimuler si un peu conscient, subluxation mandibulaire, voir ventiler, voir intuber? éviter la canule de guédel qui fait vomir?)
- Naloxone = Nalone*, Narcan*:
- Le Narcan* ayant une demi-vie courte, il faudra éviter deux risques : *) Un réveil trop brutal dû à une utilisation trop rapide ou trop massive de Naloxone pouvant même entraîner un syndrome de sevrage, avec une fuite du patient : risque de remorphinisation. *) La survenue d’une dépression respiratoire secondaire du à la différence de cinétique entre Naloxone et Héroïne.
- IVL, de 0,1mg par 0,1mg (jusqu'à 0,4mg) en jusqu'à une Fr de 12 à 14/mn, mais pas un réveil du patient : risque d’agressivité et de refus de traitement.
- puis entretien 0,1mg-0,2mg toutes les minutes afin d’obtenir et de maintenir la Fr
- puis G5 + Narcan* : 5 ampoules en 5 à 8h, le débit sera réglé toujours en fonction de la fréquence respiratoire.
- Effets secondaires : Nausées, vomissements à fortes doses Chez les sujets atteints d'affections cardio-vasculaires : risque de tachycardie, hypertension artérielle, trouble de l'excitabilité cardiaque, OAP Possibilité de sevrage aigu chez les sujets en état de dépendance aux opiacés
- doivent être traitées rapidement ; les benzodiazépines sont le plus souvent efficaces :
- diazépam (Valium®), 10 à 20 mg en injection intraveineuse lente chez l'adulte, 0,2 à 0,5 mg/kg chez l'enfant,
- clonazépam (Rivotril®), 1 mg en injection intraveineuse lente à renouveler chez l'adulte, ou en perfusion continue jusqu'à l'arrêt des crises ;
- le thiopental (Nesdonal®), barbiturique d'action rapide, peut être également utilisé : dose de charge de 3 à 5 mg/kg (250 à 500 mg en pratique chez l'adulte) en injection intraveineuse très lente (en surveillant la fréquence cardiaque et la pression artérielle), suivie d'une perfusion continue de 2 à 3 g par 24 heures à la seringue électrique. L'utilisation des barbituriques impose une intubation préalable.
- L'efficacité du traitement des convulsions doit être confirmée par un EEG montrant la disparition des crises électriques.
Sources
- http://psydoc-fr.broca.inserm.fr/toxicomanies/toxicomanie/produits/opiaces/heroine/overdose.htm
- L’HEROÏNE, D. RICHARD, J. L. SENON, M. HAUTEFEUILLE, F. FACY