la phase d’incubation de l’infection est en général de 10 à 14 jours jusqu’à l’apparition des premiers symptômes (1à4). Fièvre avec rhinite, toux et conjonctivite, puis éruption maculopapuleuse. Les premières manifestations cliniques d’une rougeole sont, en général : une fièvre, parfois élevée, avec malaise général ; une toux ; une rhinite, une conjonctivite (1à4). L’éruption cutanée provoquée par une rougeole, dite morbilliforme, survient 2 à 4 jours après le début des premiers symptômes ; elle dure de 5 à 7 jours. Elle est maculopapuleuse, c’est-à-dire caractérisée par des macules* et des papules*, non prurigineuses. Ces lésions apparaissent comme des plaques rouges sur peau claire, laissant des espaces sains. Sur peau pigmentée, les lésions donnent à la peau un aspect granuleux. L’éruption débute derrière les oreilles et au niveau de la face et s’étend progressivement, de manière descendante, au tronc et aux membres en quelques jours. Les paumes des mains et les plantes des pieds sont en général épargnées (1à4). Cette éruption cutanée (alias exanthème) est parfois précédée ou accompagnée d’une éruption sur la muqueuse buccale (alias énanthème), accompagnée ou non du signe dit de Koplik. Celui-ci consiste en de petites taches rouges à centre blanc voire bleuâtre, qui apparaissent en général un à deux jours avant le début de l’éruption cutanée, sur la face interne des joues et en regard de la première molaire (1à3). En l’absence de complication, l’infection guérit spontanément en 7 à 10 jours après l’apparition des premiers symptômes, conférant aux personnes guéries une immunité de très longue durée contre ce virus. Les patients sont contagieux dès les premiers symptômes, en général pendant une période qui s’étend de 4 jours avant à 4 jours après le début de l’éruption cutanée (1,3,4).
Chez les enfants, les formes mortelles sont en général liées aux complications pulmonaires ; et chez les adultes, aux complications neurologiques.
Des complications sont rapportées chez environ 30 % des patients atteints de rougeole. Les plus fréquentes sont : des surinfections bactériennes de la sphère ORL, notamment des otites moyennes aiguës ; des diarrhées ; des pneumonies (1,3à5). Des complications neurologiques graves à type d’encéphalite ou d’encéphalomyélite aiguë disséminée rougeoleuses surviennent chacune chez environ une personne infectée sur 1 000. Elles se manifestent dans les deux semaines suivant l’éruption. Elles entraînent des séquelles neurologiques invalidantes et sont parfois mortelles. Une autre complication est une maladie neurologique dégénérative lente mortelle, dénommée panencéphalite sclérosante subaiguë, qui survient plusieurs années après la rougeole. Elle est exceptionnelle, de l’ordre de 1 cas pour 25 000 rougeoles, et survient surtout chez les personnes infectées avant l’âge de 2 ans (1,3à5). Des complications oculaires (kératites, ulcérations cornéennes) et cardiaques (myocardites, péricardites) surviennent rarement
En dehors d’un contexte épidémique de rougeole, l’examen clinique n’est pas toujours suffisant pour retenir ce diagnostic. Une rougeole est à distinguer d’une autre infection virale à l’origine d’une éruption, voire d’une éruption médicamenteuse (1à4). Le diagnostic de rougeole repose sur la mise en évidence dans le sang d’immunoglobulines M (IgM) spécifiques, ou sur la détection directe du virus par RT-PCR (de l’anglais reverse transcriptase polymerase chain reaction) à partir notamment d’un prélèvement rhinopharyngé, sanguin ou buccal (2,4). En France, la rougeole est une maladie à déclaration obligatoire (2,5).
En l’absence de médicament antiviral spécifique, le traitement des patients atteints de rougeole est symptomatique, avec notamment une réhydratation et un traitement antipyrétique par paracétamol. Parfois, des surinfections bactériennes justifient une antibiothérapie