Héroine
Overdose |
Syndrome de manque
le pronostic vital n’est jamais en jeu (sauf dans le cas de cardiopathies sévères)
le syndrome de manque pouvant intervenir dans les 2h à 3h suivant la dernière injection, avec un maximum au 2ème et 3ème jour pendant 2 à 6, voir 10j.
Le diagnostique de manque d’héroïne se fait sur des signes cliniques précis :
· mydriase qui remplace le classique le myosis de l’intoxication aiguë
· syndrome algique aigu : Crampes musculaires avec ou sans fasciculations, hyperreflexie, douleurs profondes des membres, douleurs lombaires et abdominales
· syndrome neurovégétatif : larmoiements, rhinorrhée, sueurs, frissons, sensations de chaud et de froid, horripilation cutanée, nausées vomissements, diarrhées, bâillements · syndrome anxieux et manifestations comportementales : anxiété importante voire raptus anxieux avec ou sans agitation psychomotrice, troubles relationnels divers : déambulation incessante ou prostration, sollicitation de l’entourage pour mettre fin à cet état de souffrance physique et psychique.
L’entretien avec le patient devra préciser :
- l’importance de la consommation habituelle d’héroïne et l’ancienneté de celle-ci
- le moment de la dernière prise
Au choix (?):
- une thérapeutique à visée suspensive des signes de manque dans le cadre d’une prescription ponctuelle: Subutex* 6 à 8 mg par jour. ATT: on se débarrasse bien du patient mais le lendemain, ils seront 10 ds la salle d'attente à demander du subutex...
- une thérapeutique plus symptomatique:
- prescription antalgique : Avafortan* : 1 injection d’1 amp de 1200 mg puis relais par Antalvic* (sur la base de 6cp/j)
- prescription d’antispasmodique : Spasfon*: 1 injection d’une amp de 40 mg puis relais per os : 6 à 8 cp/j
- prescription anxiolytique : Valium* 10 mg toutes les 4h ou toutes les 6h
- prescriptions complémentaires : en cas de diarrhées : Immodium*, un cp après chaque selle molle
- en prévention de l’insomnie : Mépronizine : 2 cp ou Théralène : 50 gttes.
Le sevrage
Le sevrage pourra être réalisé de deux façons : en ambulatoire et en milieu hospitalier
Les modalités de traitement reprennent les orientations définies dans le cadre du traitement d’un syndrome de manque avec deux possibilités :
- soit un traitement par relais de substitution sur des posologies dégressives : Subutex*, diminué de façon progressive jusqu’à l’arrêt complet.
- soit un traitement plus symptomatique sans utilisation d’opiacés : le traitement veillera à répondre à chacun des éléments du tableau clinique : syndrome algique, syndrome neurovégétatif, syndrome anxio-dépressif.
- En ce qui concerne le traitement antalgique, la clonidine = Catapressan* est devenu le traitement princeps du syndrome de sevrage, plus particulièrement adapté au milieu hospitalier qui permet une surveillance pouls/TA régulière ou au minimum avant chaque prise. La posologie habituelle est de ¼ à ½ cp toutes les 4 à 6 heures. Cette posologie sera adaptée en fonction des signes objectifs de manque et de la tension artérielle. La clonidine peut être associée à d’autres antalgiques (dextropropoxyphène par exemple).
Sources
- L’HEROÏNE, D. RICHARD, J. L. SENON, M. HAUTEFEUILLE, F. FACY