Staphylocoque
Cf. Impétigo, Furoncle, Erysipèle, Morsures, choc staph, abcés,
Les staphylocoques sont des bactéries gram positif fréquemment retrouvées dans l’environnement et dans la flore cutanée et muqueuse, en particulier les narines formant des amas en forme de grappe de raisin (staphylo en grec signifie raisin).
Who's who
Les staphylocoques sont classés en fonction de leur capacité à provoquer la coagulation du sang.
Les 2 principales espèces pathogènes sont :
- staphylocoque aureus "doré" (coagulase positive) colonisant principalement les fosses nasales et les aisselles. Souche la plus fréquemment rencontrée en pathologie. Elle est avec Escherichia coli au premier rang des germes responsables d’infections nosocomiales. En France, il est également en tête des bactéries responsables d’intoxications alimentaires.
- staphylocoque epidermidis ou staphylocoque blanc (coagulase négative), qui est une bactérie commensale de l'homme faisant partie de la flore cutanéo-muqueuse de la quasi-totalité de la population. Ce staphylocoque peut néanmoins devenir pathogène dans certaines circonstances, lorsque le sujet présente une immunodéficience (sida, radiothérapie, chimiothérapie, néonatalité) ou à l’occasion de l’implantation dans l’organisme de corps étrangers (prothèses osseuses ou cardiaques, sondes, cathéters,…).
- Staphylococcus saprophyticus, associé à des cystites aigues survenant principalement chez les jeunes femmes. Après Escherichia coli, c'est la seconde bactérie responsable d’infections urinaires. [lebouter 2011]
- S. saprophyticus est naturellement sensible aux aminosides, aux tétracyclines, aux furanes, aux macrolides et apparentés, au triméthoprime et aux sulfamides
- elle présente une résistance naturelle à la fosfomycine, un des traitements de première intention des cystites aiguës non compliquées et également une sensibilité diminuée aux fluoroquinolones et aux bétalactamines.
Le staphylocoque peut devenir pathogène lors :
- de la pénétration du germe dans l’organisme après rupture de la barrière cutanée (brûlure, blessure, cathéter…)
- de la rupture de l’équilibre hôte-bactérie (virose, diabète, antibiothérapie…)
La production d’enzymes et de toxines explique l’extension par nécrose tissulaire.
Atteintes
Infections cutanées
Cf. Infections cutanées: Impétigo, Furoncle, Erysipèle, Morsures, abcés,
Le choc à staph
Cf. choc staph
Intoxications alimentaires
Les toxines élaborées par les staphylocoques peuvent provoquer une intoxication alimentaire (vomissements, diarrhée, douleurs intestinales intenses) caractérisée par une incubation courte (de 1 à 6 heures après ingestion). Dans la plupart des cas, la maladie est de courte durée, ne durant qu’un jour ou deux. Elle est causée par la consommation d’aliments contaminés (lait, viande). La toxine n’est pas détruite par la chaleur. Les antibiotiques n’ont pas d’effet sur la toxine et ne sont donc pas utiles.
Infections urinaires
ATT! le Fosfomycine-Trométamol = MONURIL, URIDOZ n'est PAS active sur Staph. saprophyticus retrouvé dans moins de 4% des cas, responsable de cystites chez la femme jeune avec nitrites négatives au test par les bandelettes urinaires. Utiliser la Nitrofurantoïne.
ABThérapie
En dehors des infections cutanéomuqueuses bénignes, un prélèvement bactériologique avec antibiogramme avant d’entreprendre le traitement est indispensable.
En France :
- 95% des S. aureus possèdent une pénicillinase et sont résistants à la pénicilline G et A
- 50% sont résistant à la Pénicilline M / méticilline = "Méti-R" mais 90% des Méti-R sont sensibles à la gentamicine et sont presque toujours sensibles aux glycopeptides (famille d'antibiotiques dont les deux représentants disponibles en médecine humaine sont la vancomycine et la teicoplanine)
Actifs sur les staph sensibles à la méticylline (Méti-S)
Environ 95% des staphylocoques dorés possèdent une pénicillinase.
Donc contre le staph:
- soit on utilise une pénicilline résistante à la pénicillinase:
- ß-lactamines / Pénicilline M / Cloxacilline = ORBENINE 500mg mais c'est limité aux infections modérées
- ß-lactamines / Pénicilline M / Oxacilline = BRISTOPEN = ISTOPEN
- La cloxacilline ou oxacilline orale, en raison d’une très faible biodisponibilité (paramètre PK/PD) ne doivent plus être prescrites dans les erysipèles (= DHBNN) ainsi que dans de nombreuses autres indications [HAS]).
- soit un utilise un inhibiteurs de b-lactamases, typiquement ß-lactamines / Pénicilline A / amoxicilline+acide clavulanique = AUGMENTIN
- soit on utilise autre chose qu'une pénicilline mais active sur le staph: Macrolide / Synergistine / pristinamycine = PYOSTACINE
- et aussi clindamycine qui serait en plus anti-toxinique ?
Ne pas utiliser les fluoroquinolones, la fosfomycine, l’acide fusidique, les aminosides et la rifampicine en monothérapie.
Cf. Tt Erysipèle
Actifs sur les staph résistant à la méticylline (Méti-R) "SARM"
Plus de 50% des staphs sont Méti-R. Ces souches peuvent se rencontrer dans les unités de long séjour, mais aussi chez les drogués IV et bien que rarement, chez des sujets n’ayant comme facteur de risque que d’avoir reçu des antibiotiques dans les semaines précédentes.
Les Méti-R sont principalement impliqués dans les bactériémies primitives, les infections du site opératoire, des voies urinaires, respiratoires et les endocardites.
Les infections graves par staphylocoques (septicémie, endocardites, ostéites, pneumopathies,...) nécessitent un prélèvement pour identifier le germe en cause et sa sensibilité aux antibiotiques. Le traitement est hospitalier et multidisciplinaire. Dans les formes graves on a recours à des antibiotiques comme les glycopeptides (VANCOMYCINE®), la Ceftaroline (ZINFORO®) ou le Linézolide (ZYVOXID®). Le choix est guidé par l’antibiogramme.
Les glycopeptides (vancomycine et teicoplanine) sont des antibiotiques de réserve, utilisés exclusivement en milieu hospitalier. Ce sont des antistaphylococciques de référence dans le traitement des infections à staphylocoque Méti-R.
- On commence à voir des sensibilités diminuées à la Vanco. [Reanimation 2001]
- Par contre, moindre efficacité de la vancomycine comparée aux béta-lactamines sur les souches méti-S ! [Reanimation 2001]
Choix probabiliste
- Si communautaire : suspi Méti-S : Péni M + gentamicine [source?] pas sûr de la péni M là...
- Si nosocomiale : suspi Méti-R : Pas de bétalactamines même si sensible à l’antibiogramme. glycopeptides (vancomycine et teicoplanine) associé à la gentamicine ou un autre antibiotique parentéral selon l’antibiogramme.
Le traitement doit ensuite être adapté à l’antibiogramme selon la concentration minimale inhibitrice (CMI).
Sources