Pneumopathies Infectieuses



UPDATE 2024: En attendant les futures recos de la SPILF, le JAMA a publié une revue sur les pneumopathies. Le diagnostic repose sur la présence de 2 signes (fièvre > 38°C ou <36°C ou leuco > 10000/mm3 ou < 4000/mm3) ou symptômes (toux, dyspnée) associés à une radiographie compatible et sans autre étiologie. Devant les faibles sensibilité et spécificité des signes, une radio thoracique systématique est recommandée mais sa sensibilité n'est que de 70% et sa spécificité de 55%.... Donc si la radio est normale malgré la suspicion, ils conseillent un scanner. La CRP n'est pas mentionnée du tout. Au final, les auteurs estiment que 10% à 30% des pneumopathies sont du surdiagnostic. Des études montreraient que l'utilisation systématique de tests Covid et grippe devant toute pneumopathie réduirait l'utilisation d'antibiotiques, et favoriserait le traitement précoce par antiviraux (mais comme les antiviraux ne réduisent rien et qu'il existe des pneumopathies bactériennes post virales...). Sur le plan thérapeutique, l'évaluation repose sur l'utilisation du PSI ou score de Fine, mais cela sous estime les risques chez les moins de 50 ans. En ambulatoire, une monothérapie est recommandée notamment amoxicilline ou doxycycline et en cas de comorbidité amoxicilline+ac. clavulanique ou C3G orale + doxy ou macrolide (les quinolones seulement si allergie vraie contre indiquant les autres classes). En hospitalier, la bithérapie betalactamine + macrolide est recommandée malgré les études discordantes notamment en cas de pneumopathie non sévère. La durée d'antibiothérapie recommandée est de 3 jours en ville (3 à 5 jours à l’hôpital et 7 jours si BMR). Revenons sur ces 3 jours. Il y a des études hospitalières ("si ça marche à l’hôpital, ça marche en ville comme c'est moins grave, hein"), qui montrent que l'évolution peut permettre de limiter à 3 jours l'antibiothérapie si à J3, il n'y a plus de signes infectieux (apyrexie, FC < 100/min, spO2 >90%, FR < 24/min, PAS > 90mmHg). Ce qui implique une réévaluation systématique, ou sinon c'est peut être que c'est pas des pneumopathies bactériennes... quand on voit que dans le même temps le traitement de l'otite augmente à 10 jours avant 2 ans en France, ou que les infectiologues rechignent à dire "pas d'antibiotiques dans les angines non hyperalgiques à streptocoque " alors que c'est fait dans de nombreux pays.

Elle est dite communautaire si [SPILF 2010]:

L'Examen

L’association de:

permet de poser le diagnostic de pneumonie [RMS 2014] .

Attention

Signes induits par les bactéries "atypiques"

Topo spécial Légionellose

Germes et orientation

[Prescrire 2017] et [RMS 2014] (pas vraiment d'accord)

On ne parvient pas à identifier d’agent pathogène dans 20­50% des PAC.

Selon [SPILF 2010]:

Eléments en faveur du pneumocoque (Streptococcus pneumoniae)

Eléments en faveur des bactéries « atypiques »

Chlamydophila (ex Chlamydiae), Mycoplasma, Legionella

Cf. Légionellose (ATT: échec des Bêta-lactamines).

Demander

Pour répondre à la recherche de gravité et des signes de bactéries atypiques:

(cette partie est à revoir)

Aucun signe clinique ou paraclinique, notamment l'imagerie, n'est assez spécifique pour déterminer l'agent infectieux en cause [Prescrire 2017].

Bio

Ce n’est pas constamment le cas ni pour la CRP ni pour le taux de leucocytes. [Criteres de gravite et outils d'évaluation de la gravite des pnpas aigues communautaires - 2011]

Risques

Pour les non atypiques

Pour les atypiques

La présence d’une atteinte extrapulmonaire doit faire suspecter un germe atypique, le plus fréquemment décrit étant le mycoplasme et la Legionella:

Cf. tableau ci dessus

[RMS 2014]

Et aussi les atteintes d’organes ou de systèmes, secondaires au processus inflammatoire mais aspécifiques, telles que CIVD, insuffisance cardiaque, insuffisance rénale fonctionnelle .

Grave? stratifier le risque (scores)

La sévérité est donnée par les scores. Mais ils ne semblent pas prendre en compte:

Predictors_of_Adverse_Outcomes_in_Uncomplicated_Lower_Respiratory_Tract_Infections: Cette étude d'annals of family medicine a retrouvé que les facteurs associés aux pneumopathies sévères (mortelles, hospitalisées) étaient les 8 suivants: - fièvre, douleur thoracique, absence de rhinorrhée, - comorbidités, âge > 65 ans, - hypotension et SaO2 < 95%. Cependant, une pneumopathie sévère n'était présente que chez 6% des patients ayant au moins 5 des facteurs, chez 2% des patients ayant 3 ou 4 facteurs et 0,5% chez les patients en ayant 2 ou moins. La proportion des patients à haut risque était de 4%, la proportion des patients à risque intermédiaire était de 35% et la proportion de patients à faible risque était de 61%. Ainsi, il faudrait valider ces critères pour établir une conduite à tenir: si 5 facteurs ou plus: hospitaliser, entre 3 et 4: surveiller avec plus d'attention (avec peut être un intérêt de la radiographie pulmonaire d'emblée), et inférieur à 2: traitement ambulatoire avec surveillance standard.

Synthèse des critères de risque et signes de gravité

Bizarre que la CRP ne soit pas utilisée non?

Sinon, en détail, pour mémoire:

Criteres de gravite et outils d'évaluation de la gravite des pnpas aigues communautaires - 2011

CAT grave/non grave

Un retard à débuter l'antibiothérapie augmente la mortalité, en particulier en cas de pneumonie causée par un pneumocoque [Prescrire 2017]: diminution de la mortalité à 30 jours si administration du traitement < 8 h / arrivée !! [JAMA 1997;278:2080-4].

Faut-il des prélévements?

Faut-il hospitaliser?

Sources